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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 09:22



 
   Que ce soit la cigogne ou la rose,                                                    cigogne
Peu importe la chose
Qui par un beau jour d’été
Nous a apporté une petite fée.

Domitille
D’aucuns diront :
Quel drôle de prénom
Pour une petite fille !

Ils n’ont pas vu comme tu es jolie
Avec tes cheveux noirs de jais
Tes joues roses et rebondies,
Et tes oreilles si bien ourlées.

Déjà l’esquisse  d’un sourire
Borde tes lèvres qui ressemblent
A un bonbon tendre,
Au moment de t’endormir.

Petit être si charmant,
Belle comme ta maman
A n’en pas douter, tu seras
Aussi douée que ton papa.

grandmamie.png
Le jour où tu t’assoiras sur mes genoux 
                Sera un moment si doux.
                Je te raconterai de belles histoires                                            
           Et te confierai ce qu’il restera de ma mémoire.

Même si la vie nous sépare,
Tu resteras pour moi un bonheur rare,
Celui d’avoir vu pousser
Un
e nouvelle branche à ma lignée.

Mon cœur est gonflé de tendresse
Pour cette jolie princesse,
L
a fille de la fille de ma fille,
Oui, je suis fière de cette famille.

Que la vie te soit douce
Pleine de richesses et de joies
Aux côtés de ceux qui vont te guider                                                    
Sur le « Chemin des Fées ».
 
Grand-Mamie Colette pour mon arrière-petite-fille
1/10/2012
                                                                                                          fee.png                                            
                     
 
 
 
 
 
                     
 
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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 14:38

 armoire.jpg

Elle voudrait ouvrir son cœur en grand
Comme on ouvre les portes d’une armoire.
Elle voudrait que chacun puisse y voir
Toute la tendresse et l’amour qu’il y a dedans.
Hélas, depuis déjà trop longtemps
Elle a dû y mettre des tiroirs,
Pour y ranger chacun des siens….  séparément.

Chacune de leur vie y est bien classée
Ne laissant jamais échapper rien qui puisse les blesser.
                              Jongler avec ses paroles et ses sentiments
                             Ce n’est pas facile pour une maman !

Elle se dit qu’il ne reste plus beaucoup de temps,
Maintenant que lui pèsent les ans.
Alors, elle a envie de « foutre » ces tiroirs par terre
et les remplacer par des étagères.
Elle voudrait même enlever les portes de l’armoire,
et ne plus rien laisser dans le noir.

Quelqu’un lui a dit que la valeur d’une personne
Se mesure au bonheur qu’elle donne !
Elle les aime tout autant qu'ils l'aiment
Mais ils ne savent pas écarter la haine.

Elle ne demande à personne d’oublier,
Juste  essayer de pardonner.
Les chemins de la vie sont rudes et escarpés,
Ensemble, c'est plus facile  pour  arriver.

Laisser faire leur bonté et leur tolérance,
Quel baume cela serait sur  sa souffrance.
Depuis si longtemps, elle espère et  rêve
De les réunir autour d'elle, dans une longue trêve.

Chaque jour qui passe  entame le temps qui lui reste !
Attendent-ils de se retrouver en détresse,
Malheureux, près de ce qui sera sa dernière demeure.
Ne peuvent-ils simplement goûter à ce bonheur
D
’être frère et sœurs.

Pour elle, le pire des chagrins
Serait de partir sans les voir réunis
De penser alors qu'elle a raté sa vie…
Et que pour tous ses petits, elle n'était….
                                                                                                 
...     presque  rien !

    Colette. 2012

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 18:38

    MC900382618 Songeur, assis devant ses belles montagnes, Chris qui  venait d’avoir dix ans,  faisait le bilan de sa petite vie… qu’il aurait aimé voir un peu plus amusante.

      Depuis sa naissance, il accumulait les déboires et Dieu sait s’il n’y était pour rien.

     Son grand  frère venait d’avoir deux ans, lorsque Chris fit son entrée dans ce monde. Bien sûr, son papa et sa maman l’avaient désiré, mais de grands bouleversements étaient venus gâcher quelque peu cette naissance. Le papa ayant changé de travail, un déménagement imprévu et l’éloignement  dans des contrées inconnues, loin des papys et mamies, avait provoqué un sérieux  baby-blues chez la maman qui avait dû quitter son  poste pour suivre papa. Elle n’arrivait plus à assumer sa nouvelle vie et  le petit en ressentait comme un grand vide autour de lui.

      Mais, la vie reprenant le dessus,  Chris  devenait un bébé, puis un enfant rieur et très attachant, grâce sans doute à tout l’amour qui l’entourait, et à l’intérêt que lui portait son grand frère, Mike. D’ailleurs qui n’aurait pas fondu de tendresse devant les magnifiques yeux bleus de Chris ?

     Ces deux frères-là étaient tellement différents.  Autant Mike était un petit garçon sérieux, intellectuel et très réservé, autant Chris était attiré par les  outils de papa, essayant de bricoler à son tour, avide de réitérer les «  400 coups » dont il avait entendu parler !

     Lorsque vint le temps de se servir seul de sa cuillère ou de son premier crayon, les Dawson s’aperçurent vite que Chris serait gaucher… Point de drame, laissant faire la nature, ils ne voulurent pas contrarier ce petit « défaut ».

     Bien sûr, l’entrée à l’école maternelle n’y changea rien, et Chris se débrouillait très bien avec sa main gauche. Les années passèrent et permirent à cette gentille famille de trouver un certain équilibre avec ses deux charmants bambins.

    Chris essayait, tant bien que mal, de résister aux assauts de ses copains de classe qui ne manquaient pas de se gausser de lui lorsqu’un exercice devenait difficile pour sa main gauche. Mais Chris avait du caractère et en grandissant, il était bien décidé à ne pas se laisser faire.

     Lorsqu’il eut huit ans, un heureux évènement fut annoncé : Lui et Mike allaient avoir une petite sœur…. D’abord très heureux, Chris se rendit compte qu’il ne serait plus le petit dernier…. Une certaine angoisse le saisit mais elle ne dura que le temps de la grossesse de Maman. Lorsque Lily parut, toute crainte s’était enfuie…. Ce bébé-là était si magnifique ;  il en fut très fier, car à présent, lui aussi devenait un grand frère.

     Mais, mais….. Ne demandez pas à un enfant qui a été gâté pendant huit ans, de faire abstraction d’une pointe de jalousie…. Il lui semblait que toute l’attention de ses parents était maintenant portée uniquement sur Lily. Alors, peu à peu, Chris devint taciturne et accro aux jeux électroniques… Sa main gauche devint très adroite pour frapper sa console ou le clavier de son ordinateur.

     Heureusement, papa et maman veillaient et très souvent, Chris  dut se résigner à jouer avec son frère ou veiller sur sa petite sœur. Les  réunions de famille et autres agapes avec ses parents n’étaient pas vraiment sa tasse de thé et dès qu’il le pouvait, il se réfugiait dans sa chambre pour y retrouver ses jeux.

    Cependant, ne s’avouant pas vaincu par ce qu’il considérait comme un handicap, Chris avait décidé de faire comme son grand frère, et il se mit à étudier le piano avec acharnement, progressant rapidement. D’ailleurs, Mozart lui-même n’était-il pas gaucher !  Chris prenait un plaisir certain à montrer ses talents de pianiste à tous ceux qui venaient à la maison.

     Si, quelques fois, les Dawson devaient se fâcher pour qu’il fasse ses devoirs, somme toute, ses résultats scolaires n’étaient pas si mauvais, et il se prenait à rêver qu’il était aussi fort que Mike, avec en plus cette petite particularité qui le distinguait des autres. Et puis Lily, en grandissant, devenait très intéressante, et il allait pouvoir lui apprendre des tas de choses, surtout celles qui étaient défendues !  L’harmonie qui  régnait entre ces trois enfants faisait plaisir à voir.

     Chris trouvait petit à petit sa place de cadet, pas la meilleure certes, car il aurait voulu prouver au monde entier que sa « gaucherie » ne l’empêchait pas d’être quelqu’un de bien.

  

     Le destin allait lui donner un petit coup de pouce…

  

     Il avait beaucoup neigé ce mercredi matin, "Ppa"  et "Mman " étaient au boulot,  Mike au collège et Lily chez sa nurse ; Chris décida de faire une partie de bob dans l’immense pré entourant leur cottage. Il aimait tant admirer les White Mountains enneigées qui  se profilaient  en  dents de scies sur le ciel bleu du New Hampshire. Il s’en donna à cœur joie une grande partie de la matinée, détrempant sa tenue de ski, mais qu’importe…. Seul, face à cette immensité blanche, le monde lui appartenait.

      Lorsqu’ il commença à avoir froid aux pieds, il décida qu’il était temps de regagner la maison.     Il aperçut alors un immense nuage de fumée noire, à proximité de la ferme des DAVIS, deux septuagénaires qui coulaient une paisible retraite, à quelques centaines de mètres de chez Chris.

     D’abord intrigué, Chris  rangea sa luge dans le hangar, et rentra à la maison pour se sécher. Au bout de quelques minutes, il vint coller son nez à la fenêtre et s’aperçut que la fumée rougeoyait… mais oui, ce sont bien des flammes qu’il apercevait.

     Alors, tout se passa très vite dans sa tête….. Il prit le téléphone et composa le 911 …. L’homme qui lui répondit fut d’abord étonné et crut à une plaisanterie.

- Tu es sûr mon bonhomme ? … Il  y aurait un incendie ? -

- Oui, Monsieur, venez vite, je vous en prie, les flammes sont très hautes, et dans la maison, il y a deux vieilles personnes, même que M. DAVIS, il est malade, il ne peut plus marcher ! Vite, vite !

   En effet, M. Davis, avait subi l’année précédente un accident vasculaire cérébral qui lui avait laissé des séquelles importantes, et il était désormais condamné à se déplacer en fauteuil roulant.

   Chris, n’écoutant que son courage, rechaussa en vitesse ses bottes, enfila le premier blouson qu’il trouva, n’oubliant pas son bonnet et son écharpe et sortit de la maison comme une fusée. Il se mit à courir aussi vite qu’il le put sur le chemin enneigé. Il savait que les pompiers n’arriveraient pas de sitôt, à cause notamment de la neige abondante sur la petite route menant chez lui, puis chez les Davis. Tous les hivers c’était la même rengaine, papa était de corvée de déneigement, car dans ce coin perdu, bien au-dessus de la ville de Conway, les engins arrivaient toujours  tardivement. Et puis la neige s’était mise à tomber après le départ de papa, alors…..

   Elle tourbillonnait furieusement et les gros flocons venaient se plaquer sur le visage de Chris. Chaque pas demandait un effort incroyable et bientôt les jambes de Chris s’enfoncèrent à mi- mollet dans le tapis neigeux. L’angoisse le tenaillait mais l’envie d’arriver à temps le portait et le poussait à accélérer l’allure.

   Enfin, il aperçut la « cabane » des Davis, comme il l’appelait, car construite uniquement en bois, selon la tradition du « presque Québec ». Papa, lui, avait voulu une vraie maison en dur pour sa famille, réminiscence d’aïeux français sans doute. Chris se dit qu’il avait eu une sacrée bonne idée là.

   Saisi par l’ampleur des flammes qui s’élevaient au-dessus de la cabane, Chris se figea un instant. Les leçons de sécurité apprises à l’école se bousculaient dans sa tête… Se protéger le visage, marcher à ras du sol… Il fonça à l’intérieur de la cabane et appela les occupants :

-  Monsieur Davis, Madame Davis, où êtes-vous ? Etes-vous blessés ?

La voix de Mme Davis s’éleva comme une plainte :

-  Vite, par ici, nous sommes coincés….. Je ne peux plus bouger M.Davis !

   La fumée, de plus en plus dense, faisait comme un rideau noir et Chris avait beaucoup de difficultés à apercevoir quoi que ce soit ; la chaleur à l’intérieur était intense et contrastait fortement avec l’extérieur.

    Enfin, Chris aperçut, au fond de la cuisine, Mme Davis penchée sur M. Davis…. Celui-ci semblait endormi, affalé dans son fauteuil roulant.

-     Viens vite Chris, je n’arrive pas à sortir le fauteuil roulant… C’est trop lourd, et il y a tous ces morceaux de bois tombés qui me gênent.

     Chris s’avançait dans l’enchevêtrement de poutres et gravas, tenant sur son visage son écharpe qu’il avait mouillée dans la neige avant d’entrer. Mme Davis commençait à avoir des difficultés à respirer, à cause de l’épaisse fumée qui emplissait ses poumons. Chris saisit  un torchon accroché près de l’évier, le mouilla au robinet et demanda à Mme Davis de l’appliquer sur sa bouche.

     Avec des efforts surhumains, il poussa de toutes ses forces le fauteuil roulant…. C’est vrai qu’il était lourd le « Dada », comme l’appelait gentiment Chris depuis sa petite enfance. La pauvre Mme Davis, complètement paniquée, s’accrochait à son bras gauche, entravant encore plus sa marche vers la sortie.

-  Mme Dada, prenez plutôt mon bras droit….. On y arrivera mieux !

     A ce moment-là, dans un craquement sinistre, la poutre maîtresse de la toiture se fendit et se mit à basculer vers eux : Chris crut alors que  s’en était fini de leurs vies. Dans un réflexe qu’il ne saurait expliquer, il projeta d’un coup  violent le fauteuil vers l’avant, et se jeta sur la pauvre Madame Davis pour la protéger.

    Ce geste les sauva de la vilaine poutre qui alla s’écraser à quelques centimètres d’eux. En se relevant, Chris aperçut le drôle d’angle formé par  son bras droit et son avant-bras. Une douleur fulgurante le transperça, mais à la vue de Mme Dada qui se relevait péniblement, mais sauve, il n’eut plus qu’une idée en tête : sortir de cet enfer.

    C’est avec soulagement qu’ils parvinrent jusqu’à la porte d’entrée, encore étrangement debout alors que la quasi-totalité de la demeure était en cendres !

Le son de la sirène du camion  des pompiers qui approchait, projetant des gerbes de neige sur les bas-côtés, ne lui avait jamais paru si belle mélodie ; l’ambulance suivait ainsi que la police, et bien sûr, comme toujours dans ces cas-là, la cohorte habituelle de « journaleux » locaux friands du moindre évènement.

     Chris avait pris soin d’envelopper Mme Dada et son mari dans la couverture que celui-ci ne quittait jamais. A les voir ainsi, Mme Davis sur les genoux de M. Davis, tous deux dans le fauteuil roulant, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’amoureux tendrement enlacés !  Cette pensée fit sourire Chris, malgré cette  douleur lancinante au bras.

     Les pompiers maitrisèrent sans peine l’incendie qui avait dévoré presque toute la maison des Davis. Le médecin prit en charge les Davis en priorité, en raison de leur grand âge, et lorsqu’enfin il se tourna vers Chris, il fut stupéfait de rencontrer dans le regard de Chris une détermination incroyable, malgré sa vilaine fracture au coude ; seule la pâleur de son visage  reflétait sa souffrance. Bien sûr, les journalistes voulaient l’interroger tout de suite, mais le médecin fut intransigeant :

-  Direction l’Hôpital…. La presse ce sera pour demain.

     Les Davis et Chris furent conduits rapidement à l’Hôpital, enfin aussi vite que la neige le permettait ! Pendant le trajet, Chris, soulagé par un antidouleur puissant, songeait  à la tête que ferait maman lorsqu’elle accueillerait son fils au service des urgences dans lequel elle travaillait !

     La surprise, la peur rétrospective, les questions bouleversaient  maman qui, pour un instant, en oublia ses devoirs professionnels. Elle fut ramenée à la réalité par le médecin chef de service : il sollicitait son aide pour soigner tout ce petit monde. Tout se déroula au mieux, et bientôt, M. et Mme Davis se retrouvèrent en couple dans une jolie chambre. Pas de bobos pour Mme Davis, si ce n’est une grande frayeur. Quant à M. Davis qui avait perdu connaissance dès le début de l’incendie, il ne s’était rendu compte de rien et se demandait bien ce qu’il faisait à l’hôpital.

     Chris eut droit à une jolie chambrette confortable avec téléviseur et toutes commodités. Maman promit de lui apporter dès le lendemain sa console de jeux, avec bien sûr de nouveaux jeux, et de nombreux livres, autre pêché mignon de Chris. Il serait immobilisé plusieurs semaines à cause de son bras, mais qu’importe, ils étaient tous sains et saufs.

     Le lendemain, après une nuit quelque peu agitée et peuplée de cauchemars de feu, Chris reçut la visite du journaliste de la gazette du coin. Curieux, celui-ci lui posa des centaines de questions sur sa vie, sur l’incendie et son acte d’héroïsme. Il lui dit :

-  Tu dois être bien handicapé avec ton bras droit immobilisé ?

Chris dans un grand éclat de rire, rétorqua :

-  Pas du tout, je suis gaucher, et pour une fois que ça sert à quelque chose ! Mes copains ne pourront plus dire que je suis gauche !

     Le journaliste qui en connaissait un rayon chez les gauchers,  lui raconta des anecdotes sur des gauchers célèbres, citant Mozart,  Charlie CHAPLIN, Bill GATES, Jimi HENDRIX, le mime MARCEAU,  Paul VERLAINE, Léonard de VINCI, LADY GAGA ajoutant que Dean R.Campbell, un de leur compatriote , avait  créé aux États-Unis en 1975 le premier syndicat de gauchers, et décidé en 1976 d’instaurer une "journée des gauchers". Il a choisit le 13 août qui coïncidait cette année-là avec un vendredi, ce qui est considéré comme un jour de chance.
Ainsi, le 13 août de chaque année "La Journée Internationale des Gauchers" donne l’occasion aux gauchers d’inviter les droitiers à prendre conscience des efforts d’adaptation qu’ils doivent faire dans un environnement qui leur est défavorable. Cette journée est maintenant devenue internationale. Puis le journaliste finit par dire :

Même notre Président est gaucher…. Tiens, ça me donne une idée !....

     Les jours suivants, la presse se fit l’écho de l’évènement à grand renfort d’articles et de photos de Chris et de la maison en cendres. Toute la région était au courant. Les copains d’école se rendirent tour à tour au chevet de Chris, lui portant de menus cadeaux qu’il reçut avec beaucoup de plaisir. Cent fois il dut raconter son épopée, sans se lasser, le cœur gonflé de fierté….

    Papa avait pleuré en serrant son fils dans ses bras, promettant de ne plus jamais critiquer sa gaucherie. Mike racontait dans tout le collège les exploits de son frère, montrant sa photo, découpée dans les journaux. Quant à Lily, elle câlinait Chris sur son lit d’hôpital et ne voulait plus le quitter  le soir venu. Toutes les collègues de maman étaient aux petits soins pour Chris. Jamais séjour à l’hôpital ne fut plus agréable !

     Puis ce fut le retour à la maison. La neige avait fondu, et le printemps pointait le bout de
son nez. Il régnait dans le cottage, un air de fête quotidien, et cette aventure avait encore renforcé
les liens de cette famille, Tous  avaient accepté  de bon coeur d’héberger M. et Mme Davis pendant les travaux de reconstruction de leur bicoque. Lily était toute heureuse d’avoir trouvé un papy et une mamie supplémentaires…. Et les Davis étaient en adoration devant Chris qui leur avait sauvé la vie.

     Bientôt, il ne resterait de cet épisode qu’un souvenir et quelques photos…. C’était sans compter sur l’opiniâtreté de Paul Newman, le journaliste (pas l’acteur) qui,  grâce à son nom, comptait des relations avec les plus hautes sphères de la politique ….

     Par un beau matin ensoleillé de Juin, alors que la famille Dawson avaient tourné la page et que l’incendie était classé au rang des « choses qui arrivent dans la vie »,  un courrier leur parvint au nom de Chris. Maman était curieuse de savoir ce qu’il contenait, mais laissa à son fils le soin d’ouvrir l’enveloppe scellée d’un bel écusson officiel.

     D’abord  incrédule, Chris finit par lire tout haut cette lettre qui provenait de l’Hôtel de Ville de Conway :

 


 

Etat du New Hamphsire

Ville de Conway

A

Monsieur Chris   Dawson

Cottage du Moulin

Kangamagus-Hwy

  CONWAY

 

Au nom du Président des Etats Unis

Le Maire et les Conseillers

Vous prie de bien vouloir assister

A la Cérémonie organisée en votre honneur

Le samedi 5 juillet prochain à 18 heures

Dans la grande salle des célébrations de l’Hôtel de Ville

 

 

   Etait-ce une plaisanterie ? Chris retourna le feuillet plusieurs fois dans ses mains, maman le lut et le relut….  C’était bien une lettre en provenance de l’hôtel de ville, le cachet officiel le confirmait.

     Les semaines suivantes furent bien agitées, chacun y allant de son idée sur la cérémonie… Pourquoi moi se disait Chris… Mike imaginait même que le Président serait là ! Lily n’y comprenait rien, mais participait en riant aux débats ! Papa et Maman éprouvaient une fierté mêlée d’angoisse : il allait falloir répondre aux médias, et ils n’avaient pas l’habitude d’exposer ainsi leur vie.

   Enfin, le grand jour arriva. Chacun eut à cœur de se mettre sur son « trente et un ». Papa avait choisi sa plus belle cravate ! Maman était passée chez le coiffeur, avec Lily bien sûr. Toutes  deux ressemblaient à des princesses. Mike avait enfin accepté de se faire couper les cheveux, trop longs au goût de tous. Quant à Chris, avec son pantalon blanc, sa chemise du même bleu que ses yeux et ses cheveux blonds comme les blés, il aurait fait pâlir  d’envie tous les princes scandinaves !

    Ils se tenaient maintenant tous les cinq debout dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, muets d’admiration pour les boiseries et les tableaux qui ornaient les murs. M. et Mme Davis étaient présents aussi, serrés autour de Chris… même Lily, d’habitude si bavarde, restait silencieuse, impressionnée par le nombre de notables qui les entouraient.  La tension était palpable autour des Dawson, malgré l’accueil chaleureux de l’Assistante du Maire… Chris s’impatientait de savoir ce qui l’attendait….

     Au bout de quelques minutes qui lui semblèrent des heures, Chris aperçu le Premier Magistrat de la Ville faisant son entrée dans le grand salon. Un sourire éclairait son visage et il se dirigea tout droit vers la famille Dawson, après avoir serré la main de Dawson et des Davis, il s’adressa à Chris :

-      Je crois que tu es Chris, on ne peut pas te  louper, ta photo a fait largement la une des journaux ! J’ai une surprise pour toi, mais avant je vais faire un petit discours, si tu le permets.

Chris ne sut que répondre et intimidé, baissa la tête.  Le Maire se dirigea vers une estrade et entama son discours :

-   M. et Mme Dawson, Chris, Mike et bien sûr Lily, nous sommes aujourd’hui fiers de vous accueillir dans ces murs qui ont vu passé tant de notoriété. Nous voulons rendre hommage à Chris qui a fait preuve d’un courage exemplaire en se portant au secours de M. et Mme Davis ; grâce à lui et à son sang-froid, nous avons la joie de les compter parmi nous pour cette petite cérémonie. Nous disons bravo Chris, et parce que tu es devenu, toi aussi une célébrité, bien plus importante que le Maire d’une petite ville, nous avons voulu que notre reconnaissance soit portée par un personnage digne de ton courage…. Mesdames et Messieurs, je vous remercie d’accueillir chaleureusement le plus grand homme des Etats-Unis.

C’est alors que Chris crut qu’il faisait un rêve tout éveillé….

 

    Décontracté, souriant dans son pantalon bleu et sa chemise blanche, il était tel que Chris l’admirait à la télévision…  Chris se tourna vers Papa avec une interrogation dans les yeux, papa lui répondit par un petit clin d’œil… Tiens ! tiens ! Papa ne semble pas surpris…. Mike qui ne manquait jamais d’esprit d’à propos, sortit son mobile et mit le caméscope en marche….

     Oui, c’est bien lui, le Président des Etats-Unis en personne qui se dirige tout droit vers Chris et le serre dans ses bras !!! Oh ! là là…. les copains ne vont pas s’en remettre !

     L’Assistante du Maire s’approcha et tendit un petit écrin à M. OBAMA.

En accrochant, de sa main gauche, la médaille sur la poitrine de Chris, le Président prononça ces mots :                                                                                                                                                                    95px-PresMedalFreedom.jpg

-    Chris… Au nom des Etats-Unis d’Amérique, je te remets la Presidential Medal of Freedom pour le courage dont tu as fait preuve, en sauvant M. et Mme DAVIS  au péril de ta vie. Que ton acte soit un exemple pour toute la jeunesse américaine. Sois fier de ton geste  comme nous le sommes tous. Que ton avenir  soit tel que tu l’as souhaité, plein de joies et de richesse.

       Muet, raidi dans sa timidité, Chris n’arrivait pas à réaliser ce qui lui arrivait. Le Président lui donna une poignée de main, gauche bien sûr et le gratifia d’une accolade amicale en lui murmurant à l’oreille : On les a bien eus avec notre gaucherie, hein ???  Ce qui eut pour effet de détendre instantanément  Chris.

     Puis le verre de l’amitié fut servi avec quelques petits fours qui régalèrent notre gourmand de Chris. Le Président allait de l’un à l’autre, avec son sourire inégalable, il avait la manière de mettre tout le monde à l’aise. Chris, bien sûr était le point de mire de tous, mais maintenant il se sentait décontracté sur son petit nuage.

     Le Président se rapprocha une nouvelle fois de lui pour un brin de causette.

-     Tu sais, lui dit-il, hier c’était l’Indépendance Day. J’aurais aimé que cette cérémonie puisse se faire ce jour-là, mais évidemment j’avais d’autres obligations à Washington … Mais l’essentiel est que tu sois récompensé… A dix ans, tu es devenu le plus jeune héros du New Hampshire. Je vais te faire inscrire dans le Livre des Records.

-   Vraiment la médaille c’est déjà un beau cadeau. Et je ne sais pas si je peux encore figurer dans le Livre des Records, car aujourd’hui, j’ai onze ans, Monsieur.
- Oui, je sais, Chris…. Et comme c’est ton anniversaire, tu peux me demander ce que tu veux…. Sauf la lune, bien sûr !

     Dubitatif, Chris se gratta la tête, en signe de réflexion :

-    Il faut que je réfléchisse, j’aimerais avoir tellement de choses….

     Il regardait partout, cherchant l’inspiration auprès des siens…. Puis soudain :

 

-     Ah ! si… monsieur le Président, il y a une urgence : Vous pourriez offrir un fauteuil électrique à M. Davis ? Mme Davis n’a plus assez de force  pour le pousser… et c’est vrai que c’est difficile dans la neige !

 

FIN

  Toute ressemblance avec des faits et personnages existants serait fortuite 

  Colette -  Juillet 2012 

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:46

 A toi,
Juste un petit poème….                                                                    couple-vieux1.jpg

 Quelques mots pour te dire combien je t’aime.

 Ces mots qui, à cause d’une certaine pudeur

 Sont restés enfouis si longtemps dans mon cœur


C’est toi qui as guidé mes premiers pas,

Su me consoler, me prendre dans tes bras.

Quand, adolescente, j’étais un peu rebelle,

A ceux qui se riaient de moi, tu disais : elle est si belle !

Puis, fier et heureux, par un beau jour d’été

Tu m’as conduite à l’autel pour me marier.

Des petits sont venus émaillés nos jours,

Ma maison et la tienne résonnaient d’amour.

Les années ont passées, remplies de peines et de joies ;

Quand j’en avais besoin, je pouvais compter sur toi.

Aujourd’hui, ton corps  fatigué s’est vouté

Et ton esprit s’est un peu envolé….

Ils t’ont posé là dans une petite chambrette

Que, pudiquement, on appelle une maison de retraite !

Perdu, tu y tourne en rond, comme dans une prison…

Pour eux, pour moi, je t’en demande pardon.


A mon tour, je voudrais te gâter, et t'entourer

Sans pourtant pouvoir te rendre tout ce que tu m’as donné

Tu resteras pour moi l’Homme que j’ai le plus admiré.

Et quand tu seras parti, derrière l’horizon, vers l’au-delà

Ne m’oublie pas, car je t’aime,..........  mon Papa.

 

Colette – Concours organisé par la Poste en 2008 – 1er prix régional et 3ème prix national

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:13

Aujourd’hui encore, lorsque je passe ici

Je me souviens de ce jour de pluie.

Ce matin là, au coin du presbytère, je me suis arrêté.

A quelques pas je ne sais quoi avait changé.

Et tout à coup, quelle stupeur m’est venue

Au coin du vieux cimetière, le grand tilleul n’est plus.

A grandes enjambées je me suis avancé,

Et je parlais tout seul : ils ont osé, ils ont osé !

…Sur le bord du chemin tu étais allongé.

Je te parle à toi, mon ami de toujours

Car de ma vie tu as vu passer tant de jours.

Je me souviens encore quand nous étions enfants

Avec d’autres garçons en criant, en riant

Dans tes branches touffues nous montions

Tu étais un peu notre secrète maison.


Et depuis, chaque fois, lorsque je passais

Dans l’ombre de tes bras je m’arrêtais,

Pour me souvenir et profiter d’un peu de répit.

Mais depuis quelque temps déjà, j’avais compris.

 

Un jour, comme d’habitude, je t’ai regardé

Alors, sur ma joue quelques gouttes sont tombées,

Comme de grosses larmes que tu avais pleurées.

Relevant la tête, j’ai compris ta tristesse

En voyant tes veilles branches s’élancer en détresse.

Le mur du vieux cimetière, lui-même effrayé

Peu à peu, de toi s’était éloigné.

Mais lui non plus ne pouvait rien y faire,

Déjà il commençait à perdre ses vieilles pierres.


Aussi, chaque fois que par ici je flânerai,

Je lèverai la tête et moi seul te verrai.

Je humerai le parfum envoûtant de tes fleurs,

Sentirai sur moi la fraîcheur de ton ombre,

 Et revivrai ces moments de bonheur,

 Jusqu’à les emporter avec moi dans l’autre monde.

 

arbre-condoleances.jpg

 

Ce poème, écrit par mon papa, il y plusieurs années, a été présenté par mes soins au

 Concours International Arts et Lettres 2006 où il a reçu le 2ème prix de poésie libre

                                                                                                          Colette

 

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 15:11



        "Mamie, mamie, raconte-moi encore une histoire ! 
       Ne t’en fais pas, mon chéri, je vais t’en dire une dont tu te souviendras toute ta vie."
                                               &                                  

       Ce matin, quand elle avait ouvert ses volets, Elisabeth avait découvert ce ciel gris et bas qui plombait sa Lorraine depuis plusieurs jours. Encore du brouillard à vous donner le cafard pour la journée. Mais bon, quand il faut y aller, il faut y aller. Programme de la journée : ce matin, ménage, repassage, ne pas oublier d’apurer les comptes et se préparer un petit « frichti » pour midi. Après, comme tous les jours, prendre la route pour aller voir son petit Benjamin.

       Depuis deux mois qu’il était alité dans ce grand Centre Hospitalier, à cause d’une saleté de maladie qui lui avait déjà rogné un rein, Elisabeth parcourait tous les après-midi, sans déroger, les 70 kilomètres qui les séparaient,  pour  tenir compagnie à son petit-fils et lui faire oublier sa douleur.

      La sentence était tombée alors que Ben, comme tous l’appelaient familièrement, avait à peine deux ans. Une anomalie génétique détruisait lentement ses « petits rognons », comme il se plaisait à les appeler. Rien ne pouvait arrêter cet engrenage, et alors qu’il avait six ans, une première opération l’amputait de l’organe le plus atteint.

       Et là, à peine trois ans plus tard, parce que la maladie avait gagné sur sa volonté d’être un petit garçon comme les autres, il était couché dans une chambre stérile, avec pour seul songe :   un petit rognon tout neuf. 

Mais avec son caractère bien trempé, Ben en étonnait plus d’un. D’un naturel enjoué  et plein de gentillesse, il avait réussi à conquérir tout le service. Ce gosse consolait même ses parents quand il leur arrivait  de douter de l’avenir. Elisabeth et lui avaient tissé des liens indéfectibles. Comment en aurait-il pu être autrement : Ben passait ses vacances et tous ses mercredis chez sa Mamie, devenue sa « Nounou » dès la naissance. Clémence, la fille d’Elisabeth, n’avait voulu confier son bébé à personne d’autre, et ça tombait bien, car Papy était parti bien trop tôt, après des années de dialyse, victime lui aussi de ce satané gène.

La grand-mère roulait maintenant depuis une dizaine de kilomètres, se moquant bien de la pluie qui frappait son pare-brise.  Elle n’avait d’ailleurs pas le choix, il n’y avait pas de transports en commun dans son village. Mais qu'importe, elle allait retrouver son petit, et surtout elle  lui apportait une surprise, non, plutôt deux. D’abord ce  magnifique livre de contes déniché à la bibliothèque municipale ; elle aurait plein d’histoires à lui raconter ! Et à l’intérieur du livre, une lettre qu’elle avait  lue et relue cent fois depuis le passage du facteur. Un miracle était en train de se préparer. Les résultats des nombreux examens médicaux étaient là : compatibilité parfaite! Elle caressa délicatement le bouquin posé sur le siège passager, ses pensées s’envolèrent vers Benjamin. "Tu vas pouvoir enfin vivre mon bébé, courir, jouer au ballon avec tes copains et même  t’inscrire à ce club de vélo !  Ce sera un peu de mon héritage que tu vas recevoir. C’est merveil….. " 

       Le choc fut effroyable, le bruit insupportable….. En une fraction de seconde, tout bascula. Elisabeth ne sentait plus son corps, puis tout devint noir. Après quelques minutes, il lui sembla distinguer une lumière. Elle était bien,  comme dans un bain de coton, une main l’attirait irrésistiblement vers cette belle lueur. Elle avait bien envie de se laisser aller, mais une voix la tira de sa torpeur : "Madame, Madame, répondez-moi… vous m’entendez ? " Elle aperçut des ombres se penchant sur elle ; elle comprit alors que quelque chose de terrible venait de se produire. Étrangement, elle n’avait mal nulle part et sa première pensée se tourna vers Ben.  Il lui semblait que les mots  qu’elle prononça sortaient de la gorge d’une étrangère : "Portefeuille… carte….. lettre ….. hôpital… vite, vite ! " . Elle répéta de nombreuses fois : vite, vite, jusqu’à l’épuisement, pendant que les secours essayaient de la désincarcérer d’un amas de ferraille inextricable, et de la maintenir en vie. Tous s’activaient autour d’elle ; un pompier finit par trouver la lettre du laboratoire et sa carte de donneur d’organes.

      Mais Elisabeth était retournée dans cet endroit étrange où elle s’était sentie si bien tout à l’heure. Plus de douleurs, plus de peur, et là-bas comme un Eden qui l’attendait. Elle savait que le jour était venu pour Ben, il allait enfin revivre grâce à elle ; il fallait seulement qu’ils se dépêchent tous ces gens autour d’elle.

Puis ce furent les derniers mots qu’il lui sembla entendre en provenance de la terre : "Mort cérébrale ! ".  Alors commença pour elle une longue ascension vers cette étincelle qui l’éblouissait un peu. Son corps ne lui répondait plus, mais son âme parlait encore :

"Ne sois pas triste, mon Benjamin, je serai toujours avec toi, en toi. Tu sais bien que je voulais te le donner ce petit rognon. Alors, n’oublie jamais que je t’aime très fort, et prends-en bien soin. Là-haut, dans le Ciel avec Papy, on va te surveiller, et si tu fais des bêtises…. On viendra te chatouiller les pieds  la nuit ! "

                                                                                    --------            

          C’est l’anniversaire de Benjamin. Il a eu 25 ans il y a quelques mois, et pourtant c’est seulement aujourd’hui qu’il veut fêter ce jour spécial. Debout devant la tombe de ses grands-parents, il leur parle, leur raconte sa vie, son travail, la compétition de vélo qu’il a gagnée le week-end dernier, et surtout sa gentille femme et leur petite fille qu’ils ont appelée Elisa.

           "Tu sais, Mamie, elle est tellement belle, presque autant que toi, avec ses jolis yeux bleus comme les tiens  et bientôt je lui lirai le beau livre que tu m’apportais ce jour-là. Je voulais aussi te dire que parfois, la nuit, je ressens des sensations bizarres dans les pieds…..  Comme des chatouillis !  "

Colette - Printemps des Poètes 2012 -

3ème prix "Nouvelles" de la Ville de Neufchâteau

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 11:14

                                           

                Le pegarcon-battu.jpgtit garçon a le regard perdu,

               Aucune lumière n'y brille plus.

                Les joues gonflées par tant de larmes,

                Il a fini par rendre les armes.

 
 
La fillette aux cheveux blonds comme les blés,princesse-blonde.jpg
Aux  yeux ressemblant à la mer en été,
Rit, danse et chante à tue-tête.
Chacun de ses jours est une fête.

                                               

                    Lui, les bras couverts de bleus,

                    Le dos courbé comme un vieux,

                  Attend en silence

                    La punition, la sentence

 

               

Pour Elle, rien  n’est trop cher ni  trop beau.cadeau.jpg
Si la petite fille exige sortie ou  cadeau,
Tous répondent vite à ses désirs,
Croyant alors  mieux la chérir.

                                                           

                                                      

                       Pour lui, pas de jouets ni de bonbons,

                 martinet1.jpg    Rien que la peur et les gnons.

                     Ses rêves sont des cauchemars,

                     Son refuge, le fond du placard.

Pourtant, Elle ne connaît pas la douceur
D’une maman  au grand cœur.
Elle croit  posséder  toutes les richesses.
Dans sa tête, elle est  une princesse.

                                                                                                       

                          Quand le père s’est détourné,

                        Lui, court vers les bras maigres et décharnés

                        De celle qui cache  tant d’amour.

                        Ces moments-là sont bien trop courts.

    
Sera-t-elle une femme comblée
Ou un être au cœur desséché ?
Apprendra-t-elle à aimer vraiment
Ou ne connaîtra-t-elle que les tourments ?

                                                     

                               Sera-t-il une âme à jamais perdue

                               Ou donnera-t-il tout ce qu’il n’a pas reçu ?

                            Pourra-t-il un jour oublier,

                             Ou même simplement pardonner ?

 

                                               
                              Mais le destin est malicieux
                                                                    Qui tracera leur chemin…
                                                                    Le bonheur n’est-il pas à portée de main
                                                                   Pour qui veut  vraiment  être  heureux !

enfant-battu-1.jpg 

                                                       Colette

                                               1er ¨Prix de Poèsie 

                                         Printemps des Poètes 2012

                                             Ville de Neufchateau

                                                                                                                     

                                                                                                                         

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 14:17

Je ne suis pas juive, et pourtant j’ai mal.

Un fou a semé la peur et le chagrin,

Il a abattu des enfants qui auraient pu être les miens.

Faut-il le laisser s’enfuir comme un vil animal.

Unissons nos voix pour dire aux familles

Que nous partageons leur peine.

Qu’il faudra bien que s’arrête cette folie

Qu’engendre la haine.

Leur enfant restera à jamais dans leur cœur,

La Foi sera un baume sur  leur douleur.

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 11:39

 

 

Ce matin, ce matin

Un petit galopin

Assis sur mes genoux

M’a caressé la joue.

 

Dis, Mamie, dis, Mamie

Pourquoi tes cheveux sont gris ?

C’est le Bon Dieu, là-haut dans le ciel

Qui a renversé, sur ma tête, tout le sel.

 

Dis, Mamie, dis, Mamie

Pourquoi quand tu ris

C’est drôle là-dedans

Ya des trous à la place des dents ?

C’est pour ne pas te croquer

Lorsque j’ai envie de t’embrasser !

 

Dis Mamie, dis, Mamie

Tes joues ressemblent à une pomme d’Api

Qu’on a oublié de ramasser

Tu sais, toute froissée ?

Chaque petite ligne dessinée

Ce sont  mes rires et mes chagrins

C’est tout le temps passé

A aimer mes petits coquins.

 

Dis, Mamie, dis, Mamie

Tes mains sont toutes tâchées

Tu as oublié de les laver ?

Mais non, mon Poussin, c’est la vieillesse

Chaque petite tâche, c’est une nouvelle dose de sagesse.

 

Tu sais, Mamie,

Moi je te trouve jolie

Je m’en moque que tu sois vieille

Car dans tes yeux, je vois des merveilles.

Tes cheveux on dirait la neige à Noël

Tes mains, même un peu moins bellesmamie-et-enfant.png

Savent faire des trucs et des machins

Comme les aiment  tous les gamins

Ta bouche raconte de belles histoires,

Et m’apporte tout ton savoir.

 

Et pour tes dents, devenues toutes noires

C’est pas grave il y a ….. les  « claquoirs ».              

 

On veut te garder très longtemps, Mamie

Et un jour te montrer tous nos petits !!!

 

 

                                                                                                          Colette. 14/02/2012

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 13:46

 

Ce jour tant attendu est arrivé,

L'enfant du printemps est né.

Les fleurs s'épanouissent de concert

Pour fêter son arrivée sur terre.

Le vent mêle sa douce mélodie

A la chanson de ses premiers cris.

Puis viendront ses premiers pas

Qui le conduiront là-bas

Vers la première séparation

Et les méandres de l'instruction.

 

Dans la torpeur de l'été

L'amour pointe le bout de son nez.

Il gonfle et mûrit comme un fruit

S'installe, pour longtemps, sans bruit.

L'homme bâtit avec passion

Tout au long de cette belle saison

C'est le temps des projets et des utopies,

Celui où il avance et s'active sans répit.

 

Mais, quelle est cette douce langueur

Qui déjà étreint son cœur.

Comme les feuilles d'automne

Envahissent les pavés,

Les souvenirs, gais ou monotones,

Galopent dans ses pensées.

Les couleurs s'estompent petit à petit

Le ciel devient un peu plus gris.

Quelque part en lui bouillonne encore la sève

Qui a, si longtemps, nourri ses rêves.

 

Le froid fige les arbres et son corps,

Seul son esprit chemine encore.

Tout est noir devant lui,

Aucune flamme dans son regard ne luit.

L'hiver, dans son grand manteau blanc

Ensevelit l'homme qui attend.

La mort va venir et l'emporter

Vers un monde que nul ne connaît.

Certains ne vont pas l'oublier

Jusqu'au prochain printemps où tout renaît.

 

Chaque saison le temps s'enfuit,

Ainsi va la vie !

 

 

 

 

Colette – Arts et lettres 2004 – 3ème accessit

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